La ménopause comme un nouveau départ


Le sexe après la ménopause n’est pas juste une perte, il peut aussi être une occasion de croissance, de guérison, de plaisir et de satisfaction.
Bien sûr, la ménopause n’est pas un moment facile pour beaucoup de femmes. Elle apparaît comme un moment de deuil, un temps pour faire le point et faire face à la vieillesse et la mort. Mais c’est aussi un moment dans la vie d’une femme pour essayer quelque chose de nouveau, faire différemment. Et le sexe peut jouer un grand rôle dans ce chemin.

Une bonne approche clinique avec les femmes ménopausées mécontentes de la qualité de leur vie sexuelle, consiste en deux parties. Cette approche s’adresse particulièrement aux femmes qui, ménopause venue, expriment une crainte ou une peur du sexe.

Le déclin, voire le désistement, de l’intérêt pour le sexe est un aléa connu qui inquiète beaucoup de femmes ménopausées. Certaines patientes avouent qu’elles choisiraient d’abandonner définitivement le sexe si ce n’était pas pour leur partenaire. Lors de leur entrée en péri-ménopause, elles deviennent moins intéressées et plus ‘évitantes’.

Il existe une quantité de raisons pour lesquelles une femme peut voir chuter sa libido par la ménopause: l’affaiblissement des hormones sexuelles ou un corps moins attractif. Autre chose, le sexe, qui reste à certains égards une gymnastique, devient physiquement plus difficile . Mais les symptômes physiques ne sont que l’arbre qui cache la foret. Il existe un ensemble de remèdes pour traiter ces symptômes .

De l’autre côté de l’équation, les changements de mode de vie concourent à faciliter l’activité sexuelle : les enfants vivent maintenant hors de la maison, la contraception cesse d’être une gêne. Malgré ces nouvelles conditions facilitantes, certaines femmes deviennent craintives et anxieuses.

Pour beaucoup cette altération de la sexualité est anxiogène, cependant que difficile à traiter à cause de la honte attachée à ce sujet. Souvent, une femme ménopausée entre en traitement pour des questions sans rapport avec le sexe, le plus souvent pour une dépression suspectée ou réelle. L’émergence du problème de la baisse de la sexualité est accompagnée d’un sentiment d’embarras.

La dépression fonctionne ici comme un contenu manifeste d’une pensée conflictuelle qui utilise l’arrivée de la ménopause de façon opportuniste pour faire parler d’elle, intriquée dans une tentative d’enterrer, de refouler, d’oublier une ancienne vulnérabilité, décidée même à la faire taire totalement et pour une dernière fois.

Dans la première phase du traitement, je me concentre sur des expériences qui peuvent avoir semblées comme anecdotiques à l’époque mais sont devenues dans l’après coup douloureuses, humiliantes, traumatisantes.

Cela pourra être un viol, des attouchements, une licence sexuelle mal assumée, un dépit, une duperie, une première expérience ratée, au fond toute aventure fondatrice d’une sexualité, un épisode qui aura été, au titre du traumatisme, dissocié, isolé.

Le plus intéressant est que ces « aventures sexuelles » peuvent ne pas avoir été vécues comme douloureuses, humiliantes ou traumatiques au moment de leur survenue. Il n’est que rétrospectivement, en passant par les changements de la ménopause et par les difficultés sexuelles alors éprouvées que ces événements adoptent le statut du traumatisme.

La deuxième phase du traitement se concentrera sur les sentiments érotiquement éloquents pour le patient, candidats à faciliter la reconnexion au désir sexuel (un inventaire Lacanien des objets petit a).

On pourrait nommer cela une enquête détaillée de l’érotisme. Cette enquête exige un certain degré de courage et une ténacité patiente. Cette exploration mentale de sa sexualité se doublera d’une nouvelle initiation avec le partenaire. Finalement, la relation sexuelle s’améliore à un point situé au delà de ce qu’elle avait été, en se plaçant au plus proche de l’endroit du désir. Et la ménopause n’est plus une transition douloureuse pour devenir une expérience révélatrice. Ce bilan de la sexualité, pratiqué en séances, rend la ménopause contributive d’un progrès.

Certaines femmes perdent progressivement l’intérêt pour le sexe à l’approche de la ménopause et finalement l’abandonnent définitivement. Pour d’autres, c’est un moment où les insatisfactions de leur relation sexuelle entrent en discussion, un moment dans leur vie où elle peuvent essayer quelque chose de nouveau, un moment de rupture pour faire les choses différemment et devenir les auteures de leur propre désir.

Une réflexion au sujet de « La ménopause comme un nouveau départ »

  1. Je trouve ce commentaire tout à fait juste, tous les points sont explorés et merci d’y attacher une attention toute particulière pour nous femmes qui doucement entrent dans une certaine maturité sexuelle, à chacune ses problèmes et souvent s’y rattache une autre dimension celle du corps qui refuse oui mais parce qu’il a mal !!
    je voudrais dire à toutes les femmes qu’il peut y avoir de  » bons rapports » même ménopausée, mais il faut qu’elles acceptent la prise en charge d’un traitement palliatif en oestrogènes et hormones!! car elles peuvent retrouver toute leur jeunesse!!
    Merci David ROFE SARFATI, pour ton suivi!!

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